Point d’étape sur la labellisation du Plateau de Loëx en ENS

Depuis le printemps dernier, les élus du SIVM du Haut-Giffre, présidé par Gilles Peguet, maire de Taninges et vice-président de la Communauté de Communes, ainsi que les communes de Taninges, Verchaix et Les Gets mènent une démarche de labellisation du Plateau de Loëx en Espace Naturel Sensible (ENS).

Ce site, dont une partie est classée en zone Natura 2000, ‘’présente un intérêt écologique et paysager et offre un potentiel indéniable d’ouverture au public pour la sensibilisation sur ses richesses naturelles et paysagères, et répond à ce titre aux critères d’éligibilité et à la politique des espaces naturels sensibles du département’’, explique Gilles Peguet.

Ce label n’est pas contraignant pour les propriétaires, les exploitants ou les usagers, ‘’c’est un outil qui permet de bénéficier d’un accompagnement dédié et d’aides financières afin de mener des actions de préservation et de valorisation des milieux naturels en conciliant les activités économiques et récréatifs déjà présentes’’.

Une trentaine d’entretiens réalisée avec les partenaires locaux

Pour cela, le SIVM du Haut-Giffre, dont le siège est situé à Taninges dans les locaux de la Communauté de Communes, accueille Arnaud Vial dans le cadre d’un stage consacré à l’élaboration du plan pluriannuel de gestion du site, préalable indispensable en vue d’une qualification en ENS.

Dès son arrivée, afin de collecter des données ayant une incidence sur la gestion du site, mais également dans le but d’associer le plus grand nombre d’acteurs à la démarche, une série d’entretiens a été menée avec les partenaires associés de près ou de loin au Plateau de Loëx, notamment les services des communes concernées, la Société d’Economie Alpestre de Haute-Savoie (SEA74), le Conservatoire d’Espaces Naturels de Haute-Savoie (CEN74 / Asters), le Syndicat Mixte de l’Aménagement de l’Arve et de ses Affluents (SM3A), l’Office National des Forêts (ONF), le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF), la Chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc, les offices de tourisme, les associations communales de chasse, les accompagnateurs en montagne, les agriculteurs et les éleveurs du secteur…  »Ces rencontres avaient pour but de recueillir les attentes et les problématiques que ces acteurs peuvent être amenés à rencontrer sur le site mais aussi de les rassurer et réponde à leurs questions », résume Arnaud Vial.

Par la suite en juin, deux groupes de travail, réunissant les acteurs locaux, ont permis d’échanger sur les principaux enjeux qui concernent la gestion du Plateau du Loëx et les actions qui seront menées pendant la durée du plan de gestion, de 2022 à 2027.

Les nombreuses zones humides du Plateau de Loëx sont des formidables réservoirs en eau et en biodiversité

Le plan de gestion devrait être validé en septembre

A la suite de ces entretiens et de ces groupes de travail, six enjeux forts ont été retenus (voir ci-dessous), qui sont venus nourrir la réflexion sur les actions opérationnelles à mener dans le cadre du plan de gestion. ‘‘Actuellement, nous déclinons sous forme de fiches actions les réponses à apporter à ces enjeux, avec un niveau de priorité et une estimation budgétaire pour chacune, en lien avec les services du Département’’, indique Arnaud Vial.

Si le planning est respecté, ‘‘le plan de gestion devrait être validé en septembre par les membres du comité de pilotage au sein duquel on retrouve l’ensemble des partenaires locaux. Une fois ce document finalisé, une convention sera signée avec le département pour préciser les modalités d’interventions dès 2022 dans le cadre de la préservation, de l’aménagement et de la valorisation du site’’, conclue le jeune homme.

ENJEU N°1 / BIODIVERSITÉ

  • Enrichir la connaissance scientifique et naturaliste du site, notamment vis-à-vis des espèces patrimoniales comme le Tétras Lyre ou la Gélinotte des Bois, avec la possibilité de mettre en défens certains secteurs sensibles pour préserver la quiétude de la faune (hivernage).
  • Limiter la prolifération des espèces exotiques envahissantes comme le Rumex ou Solidage géant.

ENJEU N°2 / PASTORALISME

  • Pérenniser l’agropastoralisme par le maintien ou la réouverture de surfaces pâturées tout en accompagnant les alpagistes.

ENJEU N° 3 / ZONES HUMIDES

  • Mieux connaître le fonctionnement hydrologique du Plateau de Loëx et mesurer l’impact des activités humaines.
  • Préserver et restaurer les zones humides et les milieux aquatiques.

ENJEU N°4 / FRÉQUENTATION ET SENSIBILISATION

  • Mieux connaître la fréquentation sur le site afin de mieux canaliser le flux des visiteurs et adapter le dispositif d’information et de communication in-situ.
  • Limiter les dérives liées aux pratiques récréatives par une simplification de la réglementation pour un meilleur respect.
  • Proposer des supports et des animations pédagogiques pour sensibiliser les scolaires et le grand public.

ENJEU N° 5 / CONCILIATION DES USAGES

  • Mieux encadrer les pratiques humaines sur le site, notamment la cueillette, la randonnée ou le VTT afin de limiter les conflits d’usage et les dégradations des milieux.

ENJEU N°6 / FORÊT

  • Mieux intégrer la biodiversité dans la gestion forestière et améliorer la résilience des forêts face au Scolyte.
  • Impulser une dynamique de gestion forestière pour endiguer la surcapitalisation.
  • Redynamiser la filière bois locale.

  • Le périmètre du futur ENS du Plateau de Loëx

    Le périmètre du site retenu en vue d’une labellisation englobe la zone Natura 2000 et l’alpage de Croz, pour un total de 1 400 hectares. Ce périmètre est situé sur les communes de Taninges, Verchaix et Les Gets.

  • Qu'est qu'un Espace Naturel Sensible ?

    Depuis la fin des années 1970, les départements sont compétents pour mener une politique en faveur de la protection de la nature.

    Pour cela, ils ont la possibilité soit d’acquérir directement des espaces naturels (par offre amiable ou exercice du droit de préemption), soit de les préserver par le biais de conventions avec les propriétaires des sites.

    Ces espaces font l’objet d’un plan de gestion afin de répondre au double objectif de préservation de la biodiversité et d’ouverture au public, en lien avec les partenaires associés au site : conservatoires scientifiques, associations naturalistes, chambre d’agriculture, fédération de chasse et de pêche, offices de tourisme…

    Les moyens financiers alloués à cette protection sont issus d’une taxe spécifique, la Taxe des Espaces Naturels Sensibles, qui ne sert qu’à cet usage et est prélevée sur les permis de construire.

    > Plus d’information sur la politique des Espace Naturel Sensibles (ENS) du Département de la Haute-Savoie